11/12/2023
Le vaccin contre les papillomavirus (HPV) est recommandé depuis plusieurs années chez les filles et depuis 2021 chez tous les garçons, dès l’âge de 11 ans. Il offre une protection à long terme contre ces virus qui peuvent être à l'origine de cancers. Il est désormais proposé gratuitement à tous les collégiens des classes de 5ème.
Les papillomavirus, c’est quoi ?
Les infections à papillomavirus humains (HPV) font partie des trois principales infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes en population générale. Ces virus peuvent infecter les muqueuses génitales, ainsi que d’autres parties du corps, telles que la bouche et la gorge.
Dans la majorité́ des cas, l’infection asymptomatique est éliminée spontanément par l’organisme. Mais dans environ 10% des cas elle persiste et peut provoquer différents types de lésions précancéreuses puis évoluer, 10 à 20 ans plus tard, en cancers.
On estime qu’il existe plus de 200 types d’HPV dont certains, dits à « haut risque », sont responsables de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, du pénis, de l’anus et de la gorge.
· Sur 5 personnes non vaccinées (hommes et femmes confondus), 4 seront infectées à un moment de leur vie. La majorité des infections survient au début de l’activité sexuelle (entre 15 et 25 ans).
· Chaque année en France, 6 400 cancers sont dus aux HPV, dont 2 900 cancers du col de l’utérus. 30 000 lésions précancéreuses sont également détectées.
Pourquoi se faire vacciner ?
La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) prévient jusqu’à 90% des infections HPV à l’origine de cancers. Elle protège des lésions précancéreuses et des lésions bénignes comme les verrues génitales et condylomes. Elle offre une protection à long terme.
Les vaccins ont été testés et sont largement utilisés depuis plus de 15 ans. Ils ont démontré leur efficacité à réduire l’incidence des infections à HPV et des maladies qui en découlent.
Pourquoi dès 11 ans ?
La vaccination est recommandée dès l’âge de 11 ans et jusqu’à 14 ans révolus pour les garçons et les filles. Les données scientifiques démontrent que la réponse immunitaire est meilleure lorsque le vaccin est administré avant l’âge de 15 ans et avant le début de la vie sexuelle.
Le rendez-vous pour le rappel du vaccin dTcaP (diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite) prévu entre 11 et 13 ans, peut être également l’occasion de proposer le vaccin contre les HPV, et inversement.
Comment se faire vacciner contre les HPV ?
Actuellement, les médecins et les sages-femmes peuvent prescrire les vaccins et pratiquer la vaccination. Les pharmaciens et les infirmiers peuvent administrer le vaccin HPV aux plus de 16 ans.
Dès cet été, les infirmiers et pharmaciens devraient voir leur compétence s’élargir, leur permettant également de prescrire cette vaccination aux côtés des médecins et sages-femmes.
En ville, aujourd’hui, le vaccin est pris en charge par l’assurance maladie à hauteur de 65% et pour le reste par les mutuelles. Pour rappel, les centres de vaccination publics proposent également cette vaccination gratuitement, notamment pour les personnes précaires sans mutuelle ou sans droit.
La vaccination se déroule selon les recommandations du calendrier vaccinal en vigueur :
· Pour les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, la vaccination se déroule en 2 injections espacées de 6 à 13 mois ;
· Pour les filles et garçons âgés de 15 à 19 ans révolus, 3 injections sont nécessaires. La 2e injection a lieu 2 mois après la 1re et la 3e est faite 6 mois après la 1re ;
· Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, jusqu’à 26 ans révolus : 3 doses sont administrées. La 2e dose a lieu 2 mois après la 1re et la 3e dose a lieu 6 mois après la 1re.
Quel est l’état de la couverture vaccinale contre les HPV en Île-de-France ?
En région Île-de-France, au 31 décembre 2022, la couverture vaccinale était de 39.9% pour 1 dose chez les filles de 15 ans et de 33,6% pour 2 doses chez les filles de 16 ans. La couverture vaccinale chez les garçons est de 11,4 % pour 1 dose chez les garçons de 15 ans. Une marge de progression reste à réaliser pour atteindre l’objectif de couverture vaccinale, fixée à 80% à l’horizon 2030, par la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030.